1971
Les Krash - Love et Homme Fou
Face A :
Face B :

Description

Cette aventure a débuté en 70, quelques mois après ma sortie du service militaire, c’était le groupe de mes vingt ans.

L’enregistrement de notre disque auto-produit à nos tous débuts fut la première et seule mauvaise expérience de studio de toute ma vie.

Nous nous sommes retrouvés dans une sorte de hall de gare en plein hiver sans chauffage

et à au moins une dizaine de mètres les uns des autres.

Nous avons commencé à jouer quelques notes, afin de voir comment on s’entendait. Je peux vous assurer qu’aujourd’hui rien ne pourrait se passer ainsi.

On nous a donné le top départ alors nous avons essayé de jouer dans ces conditions, tous ensemble, sans retour avec un écho abominable et on nous a dit, c’est bon, c’est bon, alors que pour nous rien n’allait, nous n’étions pas prêts.

Aucune balance, rien, il y avait un effet caverne ce qui était compréhensible vu la grandeur de la salle et la distance à laquelle nous nous trouvions. Cependant nous pensions que le preneur de son corrigerait le niveau des instruments et que nous pourrions passer au chant. Et bien non c’était terminé, pour lui c’était dans la boîte.

On n’a rien osé dire, nous étions anesthésiés par le froid ambiant. Dès la première écoute des prises de son nous nous rendîmes compte que rien n’était au point. Nous n’étions pas extraordinaires mais cela ne ressemblait en rien à nos prestations habituelles.

Le manque flagrant de connaissance du preneur de son conjuguée à notre inexpérience a donné un résultat que je regrette encore aujourd’hui.

A la sortie du disque le public qui avait l’habitude de nous entendre, ne nous reconnaissait pas, d’où notre décision rapide de ne pas l’exploiter.

A part cet épisode, il me reste beaucoup de bons souvenirs avec ce groupe :

De nombreux voyages, de nombreux concerts, les clubs les plus en vogue tels que Le Gibus, le Golfe Drouot à Paris, La Playa à St Raphaël, le Cap 3000 à Benidorm en Espagne, le Black Bird à Genève en Suisse avec sa piste gonflable, pour n’en citer que quelques-uns, beaucoup nous ont accueillis.

Nous avons eu la chance d’assurer des premières parties de concerts d’artistes tels que Johnny Hallyday, Martin Circus, Triangle, Ange…… 

Ce n’était pas toujours simple mais quelle différence avec aujourd’hui en 2022.

Les groupes étaient des rois, nous étions reçus partout avec beaucoup d’empathie.

Par la suite, Je n’ai plus jamais retrouvé l’engouement musical qu’il y avait dans les seventies.

Plusieurs équipes de musiciens se succédèrent jusqu’à la fin de l’été 74.

Nous avons progressé techniquement et musicalement au fil du temps.

Nous avons commencé à nous faire remarquer par le fait que nous avions par deux batteurs, ainsi qu’ un système de lumière que l’on appelait lights show (qui pourrait semblait dérisoire aujourd’hui mais qui à l’époque était une vraie révolution car bien que la technique fût vraiment très artisanale , le résultat était vraiment bluffant).

On peut dire que nous avons participé à l’évolution de la musique rock de cette période.

Le fait de ne pas être Parisien était un réel handicap pour nous car nous n’avions aucun relais avec la presse de la capitale. Pour aller à Paris le voyage durait 10 à 12 h, sans confort mais comme tous les groupes de l’époque nous avions un camion et nous voyagions avec notre matériel. Traverser la France de long en large, aller de Grenoble à Menton puis direction le Pas de Calais pour repartir en Espagne, ne nous faisait pas peur.

Nous n’étions pas exceptionnels, tous les artistes qui « tournaient » à cette époque faisaient de longs voyages pour rejoindre les destinations de leurs nombreux concerts, souvent sans dormir (avec des véhicules qui aujourd’hui ne paraitraient ni fiable, ni confortable) mais pour nous c’était synonyme de bonheur, nous étions heureux.

Parfois nous parcourions des centaines de kilomètres la nuit sans rencontrer un seul véhicule.

Pour ne raconter qu’une seule anecdote à ce sujet, je me souviens qu’un jour alors que nous rentrions d’un concert à Juan les Pins sur la Côte d’Azur, nous sommes tombés en panne d’alternateur en pleine nuit, donc sans phares, sur des routes quasiment pas éclairées et donc nous avons roulé sans phares pendant près de 300 km, avec à tour de rôle l’un de nous debout sur le marche pied du camion pour guider le chauffeur. (ce qui aujourd’hui paraît inimaginable).

Cette aventure se termina à la fin de l’été 74 suite à un malentendu entre nous.

A notre rentrée d’Espagne, alors que nous avions une possible signature chez Flèche et que Le producteur Aldo Martinez avant notre départ avait souhaité me revoir dès notre retour, nous avons mis fin au groupe.

Nous étions jeunes, nous nous respections, rien qui puisse nous désunir, le seul bémol c’est qu’à cette époque on n’abordait pas vraiment les problèmes. Nous avions juste un désaccord sur la ligne artistique, deux points de vue non mis sur la table. Nous nous sommes séparés, sans discuter, tout le monde s’en est allé en espérant faire mieux chacun de son côté.

C’est un vrai regret car quelques années plus tard j’ai revu Marc Cheurlin le guitariste et Bob Lajarige le batteur et tous deux m’ont confié n’avoir pas compris cet arrêt et n’avoir jamais pu se relever de cette aventure.

Ce qui est dommage dans cette rupture c’est que nous étions en pleine ascension et qu’en se parlant nous aurions peut-être pu corriger les causes et donner une belle suite à cette aventure qui ne demandait qu’à continuer.

Les musiciens qui ont parcouru un bout de chemin avec le groupe

Informations

Equipe 1

  • Chant  : Richard Barnabo / Jean Pierre Mami
  • Guitare : Philippe Hernandez
  • Drums  : Jimmy Mastromauro et Dominique Passarotto
  • Basse : Laurent Triano
  • Orgue : Alain jaunet
  • Son : Claude Schintu
  • Lumière: Kaufman dit light show

Equipe 2

  • Chant  : Philippe Hernandez
  • Guitare : Philippe Hernandez / Eric Tollet / Grégoire Djevahirdjan / Jean jacques Carichon
  • Drums  : Gérard Sage
  • Basse : Michel Hernandez / Joël Troussier
  • Orgue  : Ange Vendra et Didier..
  • Choeur : Michel Pissichio

Equipe 3

  • Chant  : Philippe Hernandez
  • Guitare  : Philippe Hernandez
  • Drums  : Gérard Sage
  • Basse : Jean Collu
  • Orgue : Christian Giraud
  • Claviers : Richard Duvernet
  • Choeur : Michel Pissichio
  • Manager : Gérard Morel

Equipe 4

  • Chant  : Philippe Hernandez
  • Guitare  : Marc Cheurlin
  • Drums  : Bob Lajarige
  • Basse : Michel Darnaud
  • Orgue : Christian Giraud
  • Claviers : Michel Tardieu
  • Son et lumière : Michel Denis